Naissance d'une vocation (partie 1)

Naissance d'une vocation (partie 1)

J’ai environ 4 ans. J’aime déterrer les larves de hannetons pour leur faire des bisous, coller des escargots sur mon visage, et j’adore les moutons. Plus tard, je veux être bergère.

J’ai 7 ans. J’ai mes moutons dans le fond du jardin. Je leur raconte mes journées quand je rentre de l’école.

Qui, à cette époque, m’offre ce livre pour enfants au titre évocateur « Aimons et soignons nos animaux » ? Je ne m’en souviens pas, mais je me souviens de ce livre, dont les pages sont parties à force d’être lues. J’y découvre comment prendre soin d’un chat, d’un âne, d’une tortue, d’un criquet, d’une grenouille… C’est une révélation.

Je veux être bergère. Mais, dis-je à maman, les animaux, je crois que j’aimerais prendre soin de tous. Elle me souffle qu’il y a un métier pour ça :

« Ca s’appelle vétérinaire. »

J’ai 8 ans. Mes parents m’offrent le petit compagnon dont je rêvais : un lapin, que j’appelle Panpan. Il m’accompagne partout.

Le village d’à-côté connaît la petite fille qui va chercher la baguette à vélo, avec dans son panier un lapin gris et blanc. Il paraît que la gamine veut devenir vétérinaire…

J’ai 13 ans. Panpan est mort il n’y a pas longtemps. C’est la période où je dévore « Les Fourmis » de Bernard Werber, et me passionne pour les reptiles. Je veux tour à tour être myrmécologue, écrivain, herpétologue, journaliste. Ou bien vétérinaire.

J’ai 15 ans. C’est le moment des choix. Ma prof de français me voit directrice de maison d’édition. Mes professeurs de sciences m’imaginent biologiste. Quelle porte dois-je fermer ? Je réfléchis longuement…

Je prends la section sciences.

A 17 ans, au moment de m’inscrire en études supérieures, je repense…

…à mon premier bélier César, et tous les autres moutons qui ont suivi,

à mon lapin Panpan,

à mes multiples poissons rouges,

à mon duo de cochons d’inde,

à mes énormes tortues d’eau qui faisaient la taille d’une pièce de dix francs quand je les ai achetées,

à notre chatte, nos poules,

à Kheops mon lézard,

au hamster de mon frère,

au cheval que je n’ai jamais eu,

à tous ces animaux que j’ai mis dans des boîtes transparentes pour les observer et parfois, les soigner…

…c’est parti, je coche la case : prépa vétérinaire.

J’ai traîné mon rêve d’enfant dans mon cartable, puis ma besace d’ado. Désormais je l’emporte avec moi en quittant mes parents.

Croisons les doigts. C’est maintenant que le plus dur commence...


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